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L’utilité des critères indicateurs de placement ? - Informations Institutions Sociales - Educh.ch

L’utilité des critères indicateurs de placement ?

L’utilité des critères indicateurs de placement ?
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L’utilité des critères indicateurs de placement ?

La question des critères qui permettent d’évaluer la nécessité de séparer judiciairement un enfant de ses parents est une question à la fois pertinente et surréaliste. En effet, d’un côté nous avons maintenant des indicateurs précis qui permettent d’avoir une marge d’incertitude réduite. D’un autre côté, nous savons que ces indicateurs sont et seront encore longtemps inutiles pour des raisons affectives. Nous allons exposer brièvement ces deux aspects.


Avant d’entrer dans le vif du sujet, il faut rappeler trois principes essentiels.

1. La séparation protège physiquement l’enfant, mais ne traite pas les difficultés psychiques engendrées par les traumatismes subis.

2. La séparation, même parfaitement motivée, peut être traumatique et nocive en elle-même si elle ne s’accompagne pas d’un traitement, c’est à dire de la mise en place d’un dispositif précis d’écoute et d’accompagnement de l’enfant avant, pendant et après la séparation (M. David, 1998).

3. Il existe de nombreuses modalités de séparation, plus ou moins complètes et complexes.

Ajoutons à ces principes que nous considérons que les liens familiaux ne sont pas bons pour un enfant par « essence ». Il y a des modalités de liens familiaux qui permettent à un enfant de développer sa personnalité de manière harmonieuse, et d’autres modalités de liens qui provoquent des dégâts précoces et gravissimes. Une famille qui « fonctionne » bien est le milieu idéal pour un enfant, et aucun des autres « dispositifs » que l’on peut proposer ne parvient à tenir ensemble aussi bien toutes les composantes évolutives de la personnalité (construction des sentiments de l’identité, de l’estime de soi, de la capacité de contrôler ses pulsions, de partager du plaisir avec autrui, etc.). Une telle famille fournit le meilleur étayage aux individus pour accéder à l’autonomie. Une famille qui fonctionne très mal est d’autant plus désorganisatrice ou même franchement toxique que l’enfant a un lien de dépendance précoce avec ses parents, il s’est construit en ayant dû s’adapter à des échanges inadéquats, y participer de manière active sans jamais y trouver de sécurité ni d’apaisement. Son identité s’est tissée à partir de l’identification à des parents violents, abandonnants, délirants.

Un tel fonctionnement familial ne permet pas à l’enfant de s’autonomiser pour de nombreuses raisons. En particulier, les enfants craignent que tout mouvement d’autonomisation de leur part ne soit ressenti par leurs parents comme une attaque et n’entraîne un abandon, ou des représailles, ou l’effondrement dépressif d’un parent trop vulnérable. Ils échouent aussi à s’autonomiser car ils n’ont aucune image parentale interne rassurante leur permettant d’affronter le monde. Nombre d’entre eux présenteront donc des troubles affectifs (dont des comportements violents) et intellectuels importants et seront définitivement à la charge de la société.

1. - Les jalons d’évaluation dans les situations de défaillance parentale

Dans certains contextes tels que les sévices graves, les abus sexuels avérés ou des négligences qui mettent en danger la vie d’un bébé, la nécessité d’une séparation parents-enfant s’impose.

Mais dans d’autres situations où l’enfant est soumis à des violences ou au spectacle de scènes violentes ou sexuelles, à un délire parental, à des négligences éducatives importantes mais ne mettant pas sa vie directement en péril, à des alternances imprévisibles de collage et de rejet, à des déformations systématiques de ses messages, les divers intervenants hésitent à prendre une décision aussi dure pour les parents et pour eux-mêmes. Soulignons que, dans la très grande majorité de ces situations, on ne peut pas reprocher à ces parents l’intention de rendre leur enfant malade : quelle que soit leur nocivité réelle, elle est la conséquence de l’enfance désastreuse qu’ils ont subie lorsqu’ils étaient petits, ce qui les a empêchés d’acquérir le minimum de capacités parentales.

Face à ces situations complexes, le contenu des différents rapports et les décisions dépendent malheureusement souvent de facteurs affectifs, personnels à chaque intervenant, et la plus grande hétérogénéité règne dans les pratiques sur l’ensemble du territoire national. Ils dépendent aussi de facteurs culturels, concernant la place plus ou moins indispensable que l’on attribue à la famille dans notre société ; politiques, les parents étant des électeurs alors que les enfants n’en sont pas ; et économiques, il coûte toujours moins cher de ne pas séparer.

Notre équipe, composée des mêmes soignants depuis 23 ans, en partie spécialisée dans la prise en charge des situations de séparation parents-enfant, a repris toutes les situations judiciaires qui lui ont été confiées pour des soins en hôpital de jour, ou en hospitalisation temps plein, et/ou en placement familial (110 situations) ou pour des expertises (60 situations), et décrit, grâce à ce recul, des repères précis d’aide à la décision.

Quatre itinéraires à risque

Nous avons d’abord repéré quatre itinéraires à haut risque, pouvant être à l’origine de difficultés psychiques majeures chez l’enfant (déficience intellectuelle, violence, troubles du comportement, troubles psychotiques, etc.) rapidement irréversibles et rendant impossible toute insertion sociale ou toute autonomie.

Un enfant a été séparé de sa famille dès sa naissance, puis il a été placé pendant 6 mois à 1 an en pouponnière, le temps que la situation soit évaluée, puis placé en famille d’accueil. On considère trop rapidement comme protégé un enfant placé en pouponnière, ce qui est inexact. En effet, malgré de louables efforts d’organisation, un bon nombre de pouponnières en France ne proposent pas de temps suffisant de relation individuelle prolongée avec un adulte de référence stable. Cette carence est, en soi, à l’origine de troubles de la personnalité importants, en particulier d’une instabilité psychomotrice handicapante, troubles qui n’apparaissent dans toute leur ampleur que lorsque l’enfant est un peu plus âgé, vers deux, trois ans, donc sorti de l’institution.

L’enfant a été retiré semi-précocement de sa famille, entre quatre et douze mois, puis placé en famille d’accueil. On constate que ces enfants, dont les mères présentaient des troubles psychiques massifs, souffrent souvent déjà de problèmes très importants du comportement allant jusqu’à des traits autistiques. Ces difficultés de personnalité vont gêner l’insertion dans une éventuelle famille d’accueil.

L’enfant a été retiré précocement puis placé en famille d’accueil avec des tentatives de retour chez les parents tous les week-ends, ou chaque fois que ces derniers donnent une apparence de normalité en se remettant à vivre en couple après s’être séparés, en déménageant pour un appartement plus correct, en s’inscrivant à un emploi (qui ne sera pas tenu), ou en annonçant qu’ils vont consulter un psychiatre.

Ces retours empêchent l’enfant, qui est dans l’attente permanente de revoir ses parents, de nouer de véritables liens affectifs avec sa famille d’accueil. De plus, il est fréquent, bien que non constant, que son psychisme soit « contaminé » de manière importante chaque fois qu’il rencontre ses parents sans être protégé, c’est-à-dire hors visites médiatisées, sans la présence d’une tierce personne, (M. Berger, C. Rigaud, 2001). Nous appelons contamination le fait que l’enfant présente une recrudescence de ses troubles psychiques ou de ses difficultés d’apprentissage après avoir été en contact avec ses parents (M. Berger, 2001 a). Ceci peut survenir même si ces derniers avaient une attitude éducative adéquate lors de la rencontre. Ce sont alors des images du passé ressurgies à cette occasion qui ont occasionné cette aggravation.

L’enfant a été retiré tardivement, après l’âge de deux à quatre ans. Les troubles du comportement sont alors souvent massifs, bien que régulièrement sous-estimés par un bon nombre de travailleurs sociaux ou d’éducateurs assurant le suivi familial.

Trois groupes d’indicateurs

Nous distinguons trois groupes d’indicateurs (ou jalons) pour évaluer la nécessité ou non d’une séparation : ceux qui concernent la structuration psychique des parents (quatre jalons), ceux qui portent sur la manière dont la pathologie parentale se manifeste dans l’interaction parents-enfant (huit jalons), et ceux qui concernent la manière dont l’enfant y réagit (sept jalons). Ce travail a été publié ailleurs dans son intégralité (M. Berger, 2001 b), et nous nous contentons ici d’en donner quelques principes, tout en sachant que la particularité de chaque situation doit être prise en compte.

Certains de ces jalons ont une valeur absolue : ils signent que la situation nécessite une séparation car elle est très dangereuse pour le développement affectif et intellectuel de l’enfant. D’autres jalons ont une valeur relative : ils constituent des signaux d’alarme importants. Nous allons donner ici leur énumération, en ne détaillant qu’un exemple dans chaque groupe.

A) Jalons concernant la structuration psychique des parents

Exemple A1 : la présence de troubles mentaux maternels importants et chroniques avec des éléments délirants de type persécution, syndrome d’influence, hallucinations auditives, dépression de type mélancolique, d’autant plus que l’enfant est impliqué dans le processus délirant et l’objet de projections massives. On constate que ce qui compte n’est pas seulement le diagnostic de la maladie mentale du parent, mais aussi la manière dont elle affecte la parentalité et s’exprime par rapport à l’enfant. Ce fonctionnement nécessite un retrait de l’enfant même si la mère accepte des visites à domicile et présente un certain degré de collaboration. On entend souvent des intervenants dire qu’un bébé est trop petit pour qu’une mesure de séparation soit prononcée à ce moment, même lorsqu’ils constatent des interactions mère-enfant totalement aberrantes. C’est une erreur, car on sait avec certitude que lorsque les dégâts psychiques apparaîtront chez l’enfant, ils seront particulièrement graves.

Seule la réunion de trois conditions (enfant non impliqué dans le délire maternel, présence d’un père en très bonne santé psychique et d’une équipe spécialisée bien formée et capable de repérer rapidement l’apparition de processus psychiques pathologiques fixés ou d’un arrêt de développement chez le bébé) devrait permettre de suspendre la nécessité immédiate d’un placement. Cette suspension demande néanmoins que s’exerce en même temps une vigilance continue.

B) Jalons concernant la relation parents-enfant

Exemple B1 : le couple parental ne peut maintenir que brièvement une identification aux besoins physiques de son enfant. C’est ici toute la « clinique du réel » concernant les négligences et les carences chroniques : non-respect des rythmes de sommeil et d’alimentation de l’enfant, sous-nutrition, absence grave de propreté, habits non changés, soins médicaux indispensables non assurés, enfant petit laissé seul de manière prolongée, etc.). Dans ce contexte, il ne s’agit pas d’un problème de pauvreté, mais d’une incapacité du parent de se décentrer de soi pour se préoccuper de l’enfant et répondre à ses signaux.

Ces repères doivent absolument être évalués d’une manière objective, non infiltrée par l’affectivité de l’intervenant.

En plus d’une éventuelle déficience intellectuelle, les enfants soumis à ce genre de comportements parentaux vont développer des processus de défense face à un environnement imprévisible, incohérent, abandonnant, brusque, voire douloureux : attaques systématiques de tout lien proposé, refus de toute dépendance, ce qui empêche les apprentissages proposés, explosions « caractérielles », désorganisation psychosomatique, angoisses d’abandon massives, jusque, dans les cas les plus graves, des troubles autistiques.

Jalon B2 : le parent présente une inaffectivité et une incapacité d’avoir des échanges émotionnels avec son enfant, par le regard, la parole, parfois le toucher (absence de stimulations, d’échanges, biberon donné calé par un coussin, etc.).

Jalon B7 : relation parents-enfant fusionnelle érotisée impliquant les organes génitaux.

Jalon B8 : parents d’une violence extrême, même sans coups.

C) Jalons concernant les réactions de l’enfant

Exemple C1 : l’évaluation du quotient de développement (jusqu’à trois ans) et du quotient intellectuel (après trois ans).

C’est un des jalons les plus importants. Longtemps dénigrés parce qu’ils risquaient de rendre l’enfant prisonnier d’un diagnostic de déficience intellectuelle (c’est un « débile »), les tests de niveau ont pourtant une valeur irremplaçable. En effet, ils montrent comment ont évolué les capacités intellectuelles de l’enfant sous l’influence de son environnement si l’on admet qu’il est né avec des potentialités intellectuelles normales. Ils sont ainsi un indicateur précis d’une nocivité de l’environnement nécessitant une séparation.

On avance trop facilement l’idée que, dans de tels contextes, la déficience intellectuelle est due à un milieu familial « frustre » et insuffisamment stimulant. La réalité nous paraît autre : notre longue expérience de terrain nous amène à faire l’hypothèse que ces enfants arrêtent de penser pour ne pas souffrir, car penser est trop angoissant pour eux.

Un autre intérêt de ces tests est de montrer si les formes de prise en charge proposées par la suite sont efficaces : si c’est le cas, elles doivent s’accompagner d’une remontée progressive des performances intellectuelles.

Ne pas mesurer le quotient de développement ou le quotient intellectuel, c’est-à-dire ne pas se donner ce moyen simple d’évaluer les résultats qu’elles produisent, entraîne les institutions judiciaires, éducatives, sociales et soignantes à reproduire en permanence les mêmes éventuels fonctionnements inadéquats.

Jalon C2 : apparition de troubles autistiques ou psychotiques.

Jalon C3 : présence de processus de contamination (réapparition de troubles graves du comportement chez l’enfant au moindre contact avec ses parents).

D) Certains jalons relatifs signifient que l’on est face à une situation très inquiétante.

Citons enfin certains jalons relatifs qui, comme nous l’avons indiqué, signifient que l’on est face à une situation très inquiétante.

A2 : Comportements psychopathiques des parents avec une errance sous toutes ses formes.

A3 : parents ne contrôlant pas leurs impulsions.

A4 : parents incapables d’accepter la moindre part de responsabilité dans la situation actuelle.

A5 : les prises en charge tentées précédemment se sont soldées par des échecs.

A6 : l’aide a été acceptée, mais après un délai raisonnable d’intervention, aucun changement important n’est apparu dans l’attitude éducative et affective des parents.

B3 : le parent a des projections massives qui entraînent une impossibilité de se représenter son enfant comme différent de soi.

C3 : présence d’une instabilité psychomotrice importante.

Il faut ajouter que certaines situations sont limites, et qu’il est impossible de décider. Il n’y a alors pas d’autre possibilité que de proposer la prise en charge la plus cohérente possible et d’être sensible à l’apparition des signes éventuels d’évolution vers une pathologie fixée chez l’enfant.

Ces indicateurs ont été validés par notre pratique, mais aussi par le fait qu’ils recoupent ceux utilisés par bien d’autres services spécialisés dans la prise en charge des situations de défaillances parentales précoces et de séparation parents-enfant : nous nous référons ici principalement aux services anglophones (P. Steinhauer, 1996). On peut considérer que le fait qu’aucun autre centre spécialisé français n’ait fait un tel travail est significatif en soi. Tout se passe comme s’il était impossible de constituer un véritable savoir, et l’expérience qu’auraient pu apporter des milliers de suivis longitudinaux a été ainsi gaspillée au nom de la « culture de l’incertitude » qui règne dans le domaine de la protection de l’enfance (« de toute manière, on n’a pas de certitude sur ce qui convient à un enfant, ni de critères suffisamment précis pour évaluer s’il faut le séparer de ses parents »).

2. - L’inutilité de ces indicateurs

Bien que nous considérions qu’il existe actuellement un savoir scientifique concernant le repérage des situations qui nécessitent un placement, nous constatons que les modalités de réflexion que nous proposons sont peu exportables hors des relations de travail que nous avons tissées au fil du temps avec quelques magistrats. Nous présentons donc ces jalons seulement comme un témoignage de la manière dont une équipe peut réfléchir sur le problème du placement. En effet, une deuxième question montre la vraie dimension du problème : pourquoi n’y a-t-il pas en France d’évaluation des résultats obtenus par les différentes modalités de prise en charge dans le domaine de la protection de l’enfance (AEMO, placement avec séparation partielle ou complète, prises en charge thérapeutiques diverses, avec une comparaison avec le bilan de départ ? Ou, dit autrement, alors que nous sommes entrés dans une période de rigueur budgétaire, pourquoi n’y-a-t-il aucune évaluation des résultats obtenus avec les trente milliards de francs (en 2001) dépensés pour la protection de l’enfance en danger ?

Les quelques évaluations réalisées laissent perplexes :

Dans une étude réalisée dans notre service, 77,2 % des enfants séparés judiciairement souffraient d’une déficience intellectuelle avec un QI entre 75 et 54 au moment où ils nous étaient adressés en soins. Dans la quasi totalité des cas, cette évaluation du développement intellectuel n’avait pas été réalisée auparavant et c’est notre équipe qui l’a effectuée au moment de l’admission dans notre service.

Une recherche sur le devenir des enfants de l’Aide sociale à l’enfance devenus adultes montre que seulement 32 % ont un certificat d’aptitude professionnelle ou un diplôme d’un niveau plus élevé (F. Mouhot, 2001).

Une pouponnière départementale de la Direction de la protection sociale indique qu’au moins 95 % des enfants qui ont dû être séparés de leurs parents dans les premiers mois de leur vie et qui ont été rendus ensuite à leur famille doivent être à nouveau séparés judiciairement de leur famille dans les années qui suivent, cette fois de manière prolongée, et qu’ils présentent alors des troubles psychiques importants. L’intérêt de cette étude est de montrer que même lorsque la nécessité du placement est évaluée de manière adéquate, ceci ne signifie pas que l’évaluation de la possibilité de retour en famille soit réalisée de manière adéquate (étude non publiée).

Une autre étude en cours de réalisation dans notre service montre que dans 90 % des situations de pré-adolescents âgés de 10 à 14 ans, présentant une « hyperviolence » individuelle (qui n’est pas la même que la violence groupale des « banlieues sensibles »), un des facteurs déterminants de cette évolution péjorative a été une décision trop tardive de séparation parents-enfant.

Les causes de ce qu’il faudra bien accepter d’appeler un jour l’échec de la protection de l’enfance sont nombreuses, mais l’une d’entre elles occupe une place prépondérante : l’idéologie du lien familial. Nous appelons ainsi une théorie et une position de principe selon laquelle le maintien du lien physique réel entre l’enfant et ses parents a une valeur absolue et intouchable. Tout professionnel confronté à des situations d’inadéquation éducative parentale importante ressent un tiraillement à l’intérieur de lui entre l’identification à l’enfant et l’identification au parent. L’idéologie du lien familial est à l’oeuvre lorsque se produit une identification massive à la souffrance des parents au détriment de l’identification à la souffrance et à la terreur ressenties par l’enfant en leur présence. Seule est alors envisagée la violence que constitue pour les parents une séparation, au détriment de la violence ressentie par l’enfant dans ces situations. Mais ce fait de privilégier les parents n’est même pas reconnu comme tel : il est fréquent qu’on s’abrite derrière le prétendu besoin de l’enfant de rester avec ses parents. Pour des raisons que nous ignorons, cette idéologie est extrêmement fréquente en France.

Pourtant, dans d’autres pays, les juges des enfants se sont positionnés différemment, ce qui nous confronte sans échappatoire à des modes de pensée dont nous ne disposons pas. Ainsi au Québec, il existe une importante jurisprudence indiquant que « les décisions relatives au placement de l’enfant doivent voir à satisfaire le besoin de continuité de la relation de ce dernier, refléter la notion de temps de l’enfant et non celle de l’adulte », suivant les conclusions du rapport Jasmin (un juge des enfants québécois). Dans un arrêt de 1983, la Cour suprême du Canada indique que la loi ne considère plus que les enfants sont la propriété de ceux qui leur ont donné la vie mais recherche ce qui leur convient le mieux, en reconnaissant que les enfants ont des besoins différents et parfois inconciliables avec le désir ou l’intérêt de leurs parents (Racine C. Woods, 1983, 2RCS, 173-184). Dans un autre texte encore, il est indiqué que « la simple preuve que les parents sont aptes à exercer l’autorité parentale ne justifie pas nécessairement un retour immédiat de l’enfant auprès d’eux ». « Il est vrai que la loi privilégie les liens familiaux mais cela ne doit pas aller à l’encontre du développement et de l’épanouissement de l’enfant » (J.F. Boulais, texte annoté de la loi sur la protection de l’enfance, 1994). En 1997, à propos d’un arrêt concernant un enfant de trois ans et demi placé depuis l’âge d’un mois et demi en famille d’accueil, il est admis dans la loi canadienne que le juge des Enfants a la possibilité de décider d’un projet de vie stable dans une famille d’accueil pour un enfant jusqu’à sa majorité, « sans que cette sécurité puisse être troublée par une échéance de trois ou cinq ou dix ans fixée pour un rendez-vous judiciaire » (Affaire Samuel C., 11.07.1997, Cour du Québec, chambre de la jeunesse). Les décisions sont parfois étayées sur des ordonnances de trente pages, avec une comparaison précise entre la compétence des différents experts, le nombre de situations qu’ils ont prises en charge proches de celle pour lesquelles ils sont sollicités comme experts, leurs travaux (M. Berger, C. Rigaud, 2000). Ainsi, même lorsque la notion de danger physique, éducatif, ou moral, s’estompe, celle de stabilité du lien persiste car la rupture d’un lien affectif très investi et sécurisant constitue en soi un danger important pour le développement d’un enfant. Il suffit, pour mesurer le bénéfice de cette manière de penser, de se rappeler les énormes à-coups affectifs et l’ampleur du sentiment d’insécurité que subissent de nombreux enfants placés, avant chaque audience où le juge doit décider s’ils doivent ou non quitter leur famille d’accueil, alors que leurs parents n’ont pas modifié leurs attitudes éducatives.

En Italie du Nord, par exemple dans les six tribunaux pour enfants de Milan, des parents gravement inadéquats sont :

  soit déchus d’emblée de leurs droits parentaux ; et leur enfant est alors confié en adoption si après une évaluation soigneuse de la situation, ils ne semblent pas pouvoir évoluer vers l’acquisition d’une compétence parentale suffisante.

  soit séparés de leur enfant pendant six mois ; un dispositif d’aide leur est alors proposé de manière massive pendant cette période ; puis une nouvelle évaluation est alors réalisée, au bout de laquelle peut être décidé un passage à la première alternative (déchéance-adoption) si les parents n’ont pas pu développer de processus de parentalité minimum. Et pourtant, l’Italie est le pays de la « mama ».

On peut discuter des inconvénients et des mérites de chaque législation. Mais le plus intéressant est de constater à quel point les représentations du lien matériel concret parents biologiques-enfant, vécu comme certitude intouchable en France, sont en fait d’une totale relativité. On mesure aussi à quel point la loi conditionne notre manière de penser. Ces quelques exemples venus de l’étranger nous amènent à penser que tout se passe comme si, dans notre pays, le lien parents-enfant était l’objet d’un respect « religieux ». Le texte sacré qui incarne ce dogme est la loi de 1970 sur « l’assistance éducative », centrée sur les relations de l’enfant avec ses parents, qu’elle est destinée à sauvegarder, tout en cherchant à protéger l’enfant. Mais elle ne définit que de manière très floue ce qu’est une mesure éducative adéquate, et n’évoque que la notion de danger et d’éducation gravement compromise (à la différence des lois québécoises et italiennes citées ci-dessus qui elles se centrent réellement sur l’enfant). La loi de 1970 est appliquée de manière très fréquente avec une idéologie familialiste, la question qui envahit les professionnels étant « comment faire en sorte que cet enfant reste dans sa famille, fut-ce au prix de dégâts psychiques considérables, ou y retourne (pour une durée plus ou moins longue) » ? Alors que la question permanente et essentielle devrait être : « De quelles capacités (intellectuelles, affectives, relationnelles) un enfant doit-il être pourvu pour mener une existence à peu près normale, ni plus heureuse, ni plus malheureuse que la moyenne ? » Et à partir de là, quel est le dispositif relationnel qui permettra le mieux d’approcher cet objectif ?

Nous employons le terme de « religieux » au sens où il s’agit d’un point de vue qui ne se discute pas, peut-être par référence implicite au respect « sacré » que l’on devrait à « l’instinct maternel ». Ce dogme doit être appliqué, comme le soulignent les déclarations ministérielles diverses quel que soit le gouvernement dont elles émanent, il n’a pas besoin d’être prouvé, il se situe dans un autre registre que celui de la science, et par conséquence ses résultats n’ont pas besoin d’être évalués. On sait les dommages créés aux individus chaque fois qu’une religion devient religion d’état, et c’est le cas ici. Toute religion d’état assume pleinement une part d’ignorance qui, dans le cas présent, concerne tous les travaux sur l’attachement précoce et la manière dont les enfants développent de façon très rapide et souvent irréversible des troubles affectifs et intellectuels.

3. - La responsabilité des intervenants

Un professionnel lucide et cohérent avec lui-même va chercher avant tout à proposer à l’enfant une capacité de penser par lui-même, afin qu’il puisse acquérir l’autonomie qui lui sera indispensable dans son existence.. Si ceci nécessite la mise en place d’un placement, il le sollicitera des juges, mais en étant conscient que le placement ne suffit pas en soi. Il faudra aussi aider l’enfant à faire face à ses craintes d’abandon, de solitude, et mettre en place un « contrepoids » à l’idéalisation de ses parents que tout sujet est obligé de mettre en place quand il dépend d’adultes trop angoissants et qui ne supportent pas d’être critiqués. Ce « contrepoids » repose sur trois outils principaux.

  Proposer à l’enfant un lien stable, fiable, continu (ce qui manque le plus dans le dispositif de protection de l’enfant) avec un adulte.

  Protéger l’enfant des mouvements de captation et d’aspiration (M. Berger, 1997, 2001 a) dont il peut être l’objet au cours des contacts qu’il a avec ses parents, en mettant en place des visites médiatisées si cela s’avère nécessaire (M. Berger, C. Rigaud, 2001).

  Proposer à l’enfant un dispositif d’écoute sur une durée prolongée, ce qui nécessite des conditions techniques particulières. Lorsque nous proposons aux enfants séparés un tel lieu d’écoute, ils expriment des pensées dans lesquelles ils révèlent leurs peurs intenses par rapport à leurs parents, leur sentiment de confusion, de malaise en leur présence, mais en nous interdisant d’en parler à ces derniers et au juge tellement leurs craintes sont importantes (cf. M. Berger, 2002). Révéler ce que les enfants nous confient reviendrait à mettre en confettis la loi de 1970.

Cette écoute individuelle de l’enfant est ce qui manque le plus dans les institutions. Le financement de la supervision des écoutants devrait être une priorité.

Nous insistons sur le point suivant : pour la quasi totalité des enfants dont nous nous occupons, d’un point de vue psychique, la séparation n’est pas vécue par eux comme une rupture. Ces enfants maintiennent un lien psychique avec leurs parents, un fil rouge intouchable même lorsque le lien physique a été espacé. Ne pas vivre chez ses parents ne peut être assimilé à être coupé d’eux. Le lien est maintenu mais l’enfant n’est pas immergé dans des interactions pathologiques et désorganisatrices. Qui plus est, ces enfants évoluent suffisamment pour pouvoir, au bout de quelques années, rendre visite à leurs parents sans notre présence, et sans se sentir menacés par les difficultés psychiques de ces derniers. Mais ils ne souhaitent pas retourner vivre avec eux. Cette capacité de ne pas être désorganisés par les contacts avec leurs parents fait qu’ils peuvent réellement profiter de la partie saine de leur père et de leur mère, alors que ce n’est pas le cas de beaucoup d’enfants qui ont été laissés en contact de manière permanente avec leurs parents, et qui ne vivent pratiquement jamais de bons moments en leur présence dans un tel contexte.

Malgré ces résultats, nous constatons que les mouvements affectifs déclenchés par de telles situations chez les professionnels balayeront tous les critères objectifs à leur disposition tant que ces intervenants ne rencontreront pas un étayage juridique, et donc social et groupal, leur permettant de penser autrement. C’est le seul élément qui permettra à un professionnel d’avoir la capacité de soutenir le conflit, la confrontation, et ceci pas seulement au moment de la décision, mais dans la durée. Pour le moment, à part de rares exceptions, toutes les institutions concernées ne peuvent que répéter les mêmes positions subjectives et non évaluées, seul le vocable étant « relooké ».

L’avenir de la protection de l’enfance repose sur le positionnement des Juges des Enfants, d’une part parce qu’ils sont indépendants, en particulier par rapport aux idéologies émanant du politique, d’autre part parce qu’ils sont les mieux placés pour constater les inadéquations de la loi et la manière dont ils doivent souvent « contorsionner » le psychisme de l’enfant pour le faire entrer tant bien que mal dans le cadre juridique actuel. La question peut paraître irrévérencieuse, mais mérite quand même d’être posée : pourquoi les juges des enfants se soumettent-ils à la loi ? Nous voulons dire par là que la question n’est pas « Comment interpréter la loi ? », mais « qu’est-ce qui empêche de la faire évoluer ? » Pourtant une demande émanant des juges des enfants, et visant à ce que la loi devienne une loi vivante, qui évolue en fonction de nos connaissances comme les autres lois, n’aurait-elle pas de fortes chances d’être prise en compte ? Seuls les juges peuvent imposer plus d’exigence dans les bilans et dans les résultats, demander à leurs partenaires d’avoir plus de rigueur clinique et d’être plus attentifs à l’écart existant entre la capacité de changement des parents et les besoins actuels de l’enfant. Devant certains rapports très flous ou subjectifs, il est probablement difficile à un magistrat de se faire une opinion. Par ailleurs, on ne peut laisser de côté la question suivante : jusqu’où peut-on demander à un individu, fut-il juge, de soutenir seul à longueur de journée un niveau de conflictualité important ? Le rôle habituel d’un juge est d’arbitrer les conflits, d’être le représentant des lois édictées par les représentants de la société, alors que le juge des enfants est, qu’il le veuille ou non, souvent impliqué dans le conflit avec les parents lorsqu’il prend une mesure éducative et/ou de placement. Ne serait-il pas intéressant qu’un dispositif judiciaire collectif à inventer soit mis en place pour certaines situations ?

On constate que la question des indicateurs de placement est indissociable de nombreuses autres questions : quel contrepoids proposer à l’enfant par rapport à l’idéalisation qu’il a de ses parents ? Quel dispositif d’écoute va-t-on mettre en place ? Quel adulte sera le référent stable de l’enfant avant, pendant et après la séparation ? Quels repères utilisera-t-on pour évaluer si la mise en place de visites médiatisées est nécessaire ? Quels moyens précis se donnera-t-on d’évaluer les progrès ou l’absence de progrès de l’enfant ? Et surtout, deux questions :

  quel objectif est réellement visé par le placement ? Il doit servir à aider au mieux la croissance psychique de l’enfant, et pour en être certain, nous devons nous donner les moyens d’un suivi et d’une évaluation clinique cohérents. Mais de notre point de vue, on ne peut pas avoir de but a priori concernant son devenir. Le risque, si le but posé d’emblée est le retour de l’enfant dans sa famille, est que toute la lecture clinique des interactions familiales et du comportement de l’enfant ne soit abrasée et orientée.

  si un placement long se révèle nécessaire, sa stabilité sera-t-elle possible malgré les changements de juges, le positionnement éventuel de la cour d’appel ? Tout juge « issu du droit » peut actuellement briser la cohérence du dispositif. Si on va au bout d’une certaine rigueur procédurale, le moyen le plus sûr de savoir si un enfant séparé de ses parents est encore en danger après un certain temps de placement, c’est de le remettre dans son milieu naturel et d’observer ce qui se passe. Non seulement l’échec de ce retour est très fréquent, mais à cette occasion, beaucoup d’enfants, retirés d’un milieu d’accueil où ils se sentaient en sécurité, perdent toute confiance dans les capacités protectrices de la société, à tel point qu’ils n’investiront plus jamais les autres lieux d’accueil qui leur seront proposés.

Dans aucun autre domaine il n’existe un tel hiatus entre les connaissances acquises et les décisions prises.

Bibliographie

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Maurice BERGER
Professeur de psychopathologie de l’enfant à l’Université Lyon II, Chef de service en psychiatrie de l’enfant au CHU de Saint-Étienne
 
  
 
Article publié dans le Journal du Droit des Jeunes - N°212 - Février 2002

 
  
 

 

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